Cet article retrace l’histoire de la marque qui a fêté 100 ans en 2020.
A l’origine, la confection de couronnes de fleurs pour les mariées
Dès ses premiers temps, la maison Lambert Créations inscrit son histoire dans l’univers nuptial et plus particulièrement dans la confection de couronnes de fleurs pour les mariées.
A l’origine, l’accessoire est confectionné à partir de fleurs naturelles, symbole de virginité, de fécondité et d’innocence. Mais le vif engouement connu en Europe à la fin du 19ème siècle va favoriser sa réalisation avec des répliques de tissus et de cire. Parmi les nombreux ateliers de confection de fleurs artificielles qui vont s’organiser sur le territoire français, celui de Georges Octave Lambert s’impose comme une référence reconnue dans le monde entier.
Les ouvrières « fleuristes » de l’atelier de Saint-Joachim, près de Saint Nazaire, s’affairaient à la fabrication des minutieux éléments tandis qu’à Rennes, on assemblait les couronnes avant de les expédier dans les boîtes en carton à l’effigie de l’enseigne prestigieuse.
Son rayonnement atteint les grandes capitales européennes comme Paris, Londres et Bruxelles – où se tiennent les boutiques à l’enseigne – Saint-Pétersbourg ou encore Constantinople. La commercialisation s’étend aux Etats-Unis, en Afrique du nord, jusqu’en Amérique du sud ou en Australie.
On prétend même que les bouquets des demoiselles d’honneur de la reine Elisabeth II auraient été façonnés par la manufacture Lambert.
Mais les moments sombres des années 30, l’avènement de la fleur artificielle en plastique ainsi que les aléas de la mode vont ralentir l’activité. Peu à peu, les exigences de la tradition vont laisser place à de nouvelles envies qui vont faire oublier les romantiques fleurs d’oranger et leurs ateliers.
Néanmoins, cette première page de l’histoire de la maison Lambert Créations définit déjà les fondamentaux qui traverseront le temps : l’exigence de qualité, le raffinement, et l’amour de la belle façon.
La manufacture de fleurs artificielles G.O.Lambert de Rennes dans les années 30.
Quarante ans plus tard, 25000 diadèmes et autant de bouquets de mariées y étaient encore façonnés chaque année.
40 kilomètres de tulle et environ 400 kilos de perles sont nécessaires à la réalisation de centaines de milliers de fleurs. Les objets en cire seront peu à peu remplacés par le plastique. L’activité perdurera jusque dans les années 80, même si la demande devient de plus en plus anecdotique. »
La robe de mariée, le second souffle de la maison Lambert
De la parure de fleurs artificielles à la robe de mariage, il n’y a finalement qu’un pas que la vision de Michel Vignes conjuguée à la créativité de son épouse Sissy permirent de franchir avec succès.
Lorsqu’il reprend les Ateliers Georges-Octave Lambert en 1962, le jeune entrepreneur connaît bien son sujet : bras droit du fondateur éponyme depuis 1957, il participa activement à la modernisation de l’activité.
La transition vers la robe de mariée va définitivement s’opérer à la fin des années 60.
Sissy Vignes déploie un univers finement pensé dans lequel l’élégance à la française s’illustre avec poésie et émotion. Couturière de formation, éprise de voyages et de récits romanesques, elle exprime dans ses collections de robes de mariée une interprétation personnelle du passé et de l’ailleurs.
Très vite, ses robes au charme français vont connaître un succès impérissable : premier salon à Londres près de Oxford Street, où 153 robes trouveront preneurs en deux jours ! Cet épisode marque le début d’une success story qui va s’intensifier au fil des voyages de Michel Vignes en Scandinavie, Afrique du Sud, États Unis et Japon où le postulat d’une confection française et artisanale demeure un argument imparable.
Les années 2000 ouvrent une nouvelle dynamique pour Lambert Créations
Après les années fastes, dont l’année 2000 marque l’apogée avec ses 305 000 mariages célébrés en France, l’univers nuptial connait une profonde métamorphose.
Celle-ci est aussi bien économique que sociétale : la création du pacte civil de solidarité (Pacs), le passage à l’euro, la multiplication des enseignes spécialistes du mariage, l’arrivée massive de robes d’importation à bas prix, le développement d’Internet impactent le secteur et Lambert Créations doit à nouveau s’adapter à cette évolution.
En 2004, c’est en famille que Manuëla, Hervé et Roland Coulombel reprennent la marque.
Très conscients des enjeux, ils amorcent la modernisation de cette « belle endormie » en repensant son positionnement stratégique sur le marché.
Avec un profond respect pour le patrimoine de Lambert Créations et le savoir-faire de ses petites mains qui ont fait sa renommée, ces entrepreneurs engagés revoient l’organisation de l’outil de production en même temps qu’ils font évoluer l’approche marketing : le style des collections se redessine avec des créateurs renommés et talentueux, l’image de marque se modernise avec une communication soutenue.
Autre ambition : développer le réseau de distribution de la marque en France et à l’international.
Quinze ans plus tard, la maison Lambert Créations a presque doublé ses effectifs avec 25 personnes. Elle est présente dans un réseau de près de 200 boutiques multimarques en France et dans le monde.
Depuis 100 ans, conjuguant l’héritage de savoir-faire d’exception à une vision novatrice et virtuose, Lambert Créations continue de célébrer la grâce des mariées à travers le temps.
Crédits photo : La Maison de la Mariée, Yvan Helliot, Gildas Raffenel